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Article médical

Obésité

Obésité, état caractérisé par la surcharge en tissu adipeux dans l'ensemble de l'organisme, particulièrement dans les espaces sous-cutanés, entraînant un excès de poids.

En pratique, on définit l'obésité d'après la valeur de l'indice de masse corporelle (IMC, ou indice de Quetelet), égal au rapport du poids (en kilogrammes) sur le carré de la taille (en mètres carrés). On parle d'excès pondéral à partir d'un chiffre de 25, et d'obésité à partir de 30.

Causes et mécanismes

Les dépôts de tissus adipeux, dont le potentiel énergétique, à poids égal, est le double de celui des protéines et des glucides, constituent une réserve d'énergie disponible à tout moment. Les lipides complètent donc le rôle énergétique de premier plan joué par les glucides. Tous les mammifères stockent des graisses qui, dans l'espèce humaine, représentent environ 25 % du poids corporel chez la femme et 15 % chez l'homme. Cependant, chez certains individus, la quantité stockée est trop importante.

La cause de l'obésité n'est pas connue. Il est probable qu'il s'agisse d'une affection multifactorielle dont les facteurs favorisants dépendent de chaque individu.

L'obésité n'est que très rarement causée par des perturbations du système endocrinien. Il existe une certaine part d'hérédité, inconstante. L'évolution du poids au cours de la vie est variable d'une personne à l'autre : un excès pondéral peut être constaté dans l'enfance et disparaître ensuite ou perdurer ; une obésité de l'adulte peut être apparue dans l'enfance ou ultérieurement.

L'obésité est le résultat d'une alimentation trop riche par rapport aux besoins. Cependant, seuls certains patients ont des apports alimentaires supérieurs à la moyenne. En effet, on sait aujourd'hui que l'obésité est souvent liée à un trouble de l'utilisation des nutriments, et non à un excès alimentaire. Des chercheurs ont montré que les individus de poids normal compensent leurs excès en réduisant naturellement les prises alimentaires suivantes, alors que les obèses ne le font pas. Chez certaines personnes obèses, la masse corporelle peut atteindre une valeur supérieure à la normale, alors que les mécanismes qui contrôlent l'équilibre énergétique semblent être efficaces mais maintiennent la masse corporelle à un niveau trop élevé. Il est possible qu'une mauvaise régulation des centres nerveux ou une perturbation des signaux conduisent alors à l'obésité. On commence à connaître le détail de certains mécanismes biochimiques de l'obésité, ou tout au moins de certaines obésités, et des substances de l'organisme qui y jouent un rôle.

On constate que l'obésité peut s'installer à la suite d'un facteur déclenchant : activité physique réduite (par exemple chez les personnes alitées), grossesse, choc émotionnel.

Complications

Les statistiques montrent que les personnes dont l'excès pondéral est de 30 % ou plus voient leurs risques de maladie augmenter significativement, notamment les risques métaboliques (diabète), cardio-vasculaires (insuffisance coronaire, infarctus du myocarde, artériosclérose, hypertension), respiratoires (insuffisance respiratoire), rhumatologiques (arthrose).

Obésité et génétique

Du point de vue génétique, l'obésité résulte d'un trouble affectant les signaux de la satiété. En effet, le gène Ob code pour une hormone dite de satiété et appelée leptine, hormone produite au niveau du tissu adipeux et qui régule la prise alimentaire en fonction des dépenses énergétiques. Chez le sujet obèse, des mutations du gène de la leptine provoquent la production d'une hormone inefficace. L'obésité peut aussi apparaître quand les récepteurs de la leptine sont mutés ; dans ce cas, même si l'hormone est normalement synthétisée, elle reste inefficace car son récepteur situé dans le cerveau ne transmet pas le signal de régulation de la prise alimentaire. Pour que l'obésité s'exprime, ce gène muté Ob doit être présent en deux copies. Les personnes non obèses possèdent soit deux copies normales, soit une seule copie normale assurant la régulation pondérale normale. On a montré que le récepteur de la leptine est indispensable à la régulation du poids et de la maturité sexuelle ainsi qu'à la sécrétion de plusieurs hormones.

Traitement

Il n'existe qu'un traitement de l'obésité, le régime alimentaire hypocalorique. Dans les formes les plus sévères, le malade peut s'aider des conseils d'une diététicienne ou d'un médecin nutritionniste, et peut suivre une cure d'amaigrissement dans un centre spécialisé.

Dans les années cinquante, on a eu largement recours à des médicaments "de régime" à base de stimulants dérivés de l'amphétamine, dont on a mis à profit les propriétés anorexigènes (inhibitrices de l'appétit). Leur manque d'efficacité et les problèmes de toxicomanie qu'ils ont engendrés les ont fait disparaître, ou presque, de l'arsenal thérapeutique.

Des procédés chirurgicaux ont été utilisés dans les obésités très sévères et rebelles au régime : les dérivations intestinale et gastrique. Dans le premier cas, une partie de l'intestin est enlevée afin de réduire l'absorption des nutriments. Cette technique est pratiquement abandonnée car elle provoque des effets secondaires graves comme des atteintes hépatiques ou des diarrhées chroniques. Dans le second cas, la plus grande partie de l'estomac est fermée à l'aide d'agrafes chirurgicales. Seule subsiste une petite poche pour recevoir la nourriture, ce qui réduit fortement les possibilités d'absorption des aliments.

 

Mise à jour de la page : 29.07.03 Article extrait de la l'Encyclopédie Microsoft Ancarta